Sport amateur: quand l'enfant ne compte plus pour eux

« Les parents sont devenus fous », titrait La Presse+ le 25 janvier 2024. Un arbitre en chef constate que depuis la pandémie, la situation s’est détériorée dans les arénas. Les arbitres semblent être davantage la cible d’actes de violence.

Les parents peuvent aussi être impitoyables envers un enfant de leur propre équipe. Le cas rapporté dans les médias de cette gardienne de but de 8 ans retirée de son équipe de hockey - à la suite de pression des parents - avait fait beaucoup réagir en 2018. Il y a aussi eu la pénible histoire de ce gardien de but de 13 ans survenue la même année.

Même si ces histoires envoient une mauvaise image du sport amateur (particulièrement du hockey mineur), il est important qu’elles soient dénoncées. De moins en moins, ces incidents sont considérés comme des « cas isolés ».

Cela permet notamment de faire bouger les fédérations sportives. Avant les matchs, Hockey Québec diffuse maintenant un message de sensibilisation pour les parents, peut-on lire dans l’article de La Presse. Le message rappelle que ce sont « des mineurs qui jouent sur la glace, que les entraîneurs sont des bénévoles et que les arbitres sont des humains ».

Ce n’est certainement pas suffisant, mais peut-être qu’entendre ce message peut calmer certains parents et les inciter à se questionner sur leur comportement.

Tous les parents de jeunes sportifs devraient d’ailleurs lire le livre C’est l’enfant qui compte de la journaliste Isabelle Audet et de l’analyste sportif Dany Dubé (éditions La Presse). Ils y abordent des situations courantes dans le sport mineur en proposant aux parents et aux entraîneurs plusieurs pistes de solution.

Comment réagir après une défaite?

Chaque chapitre du livre se termine par un aide-mémoire destiné aux parents et aux entraîneurs. Dans le chapitre consacré aux arbitres, on peut notamment y lire : le parent « considère l’arbitre comme un membre de la communauté » et il « accepte que l’arbitre puisse commettre des erreurs à l’occasion ».

C’est inévitable, il est question de défaites. Parmi les messages clés que l’on retrouve : « éviter de souligner les erreurs après un affrontement » et « accepter que le succès se trouve ailleurs que dans la victoire ».

Évidemment, il est difficile pour le moral des troupes de faire face à une série de défaites, car les enfants veulent gagner et non seulement participer. Mais les parents doivent demeurer positifs en toutes circonstances, insistent les auteurs. Ils doivent oublier le pointage et concentrer leurs commentaires sur d’autres aspects du jeu, par exemple : la ténacité, la bonne attitude de leur enfant, le progrès de l’équipe, etc. C’est ainsi que les enfants comprendront ce que veut dire faire partie d’une équipe, soulignent-ils.

« Les adultes qui gravitent autour de l’équipe doivent souligner ce qu’ils voient de positif. Notre soutien parental est primordial. S’il y a un moment où il est important de mettre l’accent sur nos valeurs, c’est bien dans l’adversité », ajoutent les auteurs.

0 victoire

Les propos des jeunes Wilton et Benjamin le démontrent bien. Ces deux joueurs de hockey font partie de l’équipe des Vics M13 BB (pee-wee) de Haute-Yamaska. À la fin du mois de janvier 2024, l’équipe n’avait gagné aucun match en 32 parties. Pourquoi n’ont-ils pas abandonné? Dans une entrevue aux As de l’info pour La Voix de l’Est, ils ont souligné « les bons discours des coachs » qui les motivent ainsi que la chimie et la solidarité entre les joueurs. Wilton a aussi eu ces sages paroles : « C’est dans la défaite qu’on peut devenir meilleur ».

Du plaisir avant tout

Bien sûr, Benjamin ne le cache pas, dans de telles circonstances, le plaisir n’est pas toujours de la partie. Ce n’est toutefois pas que la victoire qui procure du plaisir aux jeunes sportifs. Les sources de plaisir dans le sport sont multiples et elles peuvent varier d’une personne à l’autre, selon une étude québécoise dont il est question dans le récent livre Faut que ça bouge! du conférencier et athlète Pierre Lavoie et du kinésiologue Jean-François Harvey (Les Éditions de l’Homme).

Les sensations fortes, la socialisation, la sensation de liberté, le sentiment d’être compétent et la camaraderie peuvent aussi procurer du plaisir lorsqu’on pratique une activité physique. Et la victoire arriverait loin dans la liste.

Les deux auteurs sont unanimes : le plaisir est l’ingrédient essentiel pour qu’un enfant ait envie de continuer à faire une activité physique. Pour favoriser le plaisir, il faut, entre autres, éloigner l’enfant des sources de stress. Par exemple, en évitant d’insulter un arbitre ou de punir les joueurs et joueuses de l’équipe après un match. Par son attitude, l’adulte peut être une source de plaisir en soutenant positivement l’enfant plutôt que de lui enlever l’envie de pratiquer son sport.

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