Au-delà des Proverbes : Mon fils, écoute-moi

Ecoute, mon fils, l'instruction de ton père et ne rejette pas l'enseignement de ta mère" (Proverbes 1:8). "Rebecca dit à Jacob : Maintenant mon fils, écoute ma voix " (Gen. 27:6, 8).

 

"Les pères sont la gloire de leurs enfants" (Prov. 17:6). 

 

Lorsqu'un enfant naît, de nombreuses voix se font entendre autour de lui : la voix de sa mère, celles de l'obstétricien et des accoucheuses, du papa, s'il est présent. Et puis, sa propre voix, ses cris, ses pleurs. Puis, rentré à la maison, le calme (parfois). Il y a les frères et sœurs, la voix de maman, celle de papa, et puis d'autres que l'on ne connait pas. Il entend, il écoute, et bientôt il parlera.

 

"Ecoute, mon fils, l'instruction de ton père et ne rejette pas l'enseignement de ta mère" (Prov. 1:8). Les choses ont changé. Il s'est habitué à ces voix, celle de maman, celle de papa, celles des frères et sœurs. Il écoute d'autres avis, il admire d'autres hommes, d'autres femmes et il veut leur ressembler. Il pense qu'il a la vie devant lui, à ses yeux, c'est l'éternité. Mais des voix s'élèvent, contraignantes. "Ecoute, mon fils, et reçois mes paroles et les années de ta vie se multiplieront" (Prov. 4:10). "Oh, j'ai le temps... quand je serai grand... quand j'aurai 18 ans... je ferai... je ne serai plus obligé...". Mais cette même voix s'élève encore : "écoute, mon fils, et sois sage (aie de la sagesse), dirige ton cœur dans la voie droite" (Prv. 23:19). Mais comme il est doux à la bouche, le goût de l'interdit.

 

Les années ont passé et, comme si elle avait su que son temps était venu, est apparue celle que l'on nomme "l'adolescence". Passage obligé entre deux âges, entre deux "saisons" de la vie que, bien sûr, on ne nomme pas ainsi. "L'adolescence", comme un vent parfumé qui enivre, comme un chant qui semble venir de là-bas, quelque part, ailleurs, loin... Ce jour-là, son cœur battait plus fort. Premiers émois, premiers... les premières fois... toutes les premières fois... Etant enfant, ses "premières fois" étaient des moments partagés en famille avec les parents, les frères et les sœurs, les amis d'école. Il y a eu la première fois où il est tombé à vélo, la première fois qu'il est arrivé au collège... et puis... il y a eu d'autres "premières fois", qui, lorsque leurs échos arrivaient aux oreilles des parents, ne les rendaient pas vraiment heureux. Loin de là !

 

Il se souvient, vaguement alors, de l'école du dimanche, des récits de ces hommes et ces femmes qui vivaient... il y a longtemps, ailleurs, pas comme nous. Et puis... et puis il y a les copains ! Ses copains, eux, n'y croient pas, ne comprennent pas, en rigolent. Il faut s'intégrer. Mais rentré à la maison, il y a la voix de papa qui dit : "écoute mon fils...", auquel il répond un "Oui papa !" sans aucune conviction. Alors, parfois son père le prend à part, avec ses frères : "et maintenant, mes fils, écoutez-moi et soyez attentifs aux paroles de ma bouche" (Prv. 7:24). "Et c'est reparti ! se dit-il. Il y en a un qui a fait une bêtise et on est tous bon pour le sermon. Pfffff !!!". "Voici, notre fils qui est indocile et rebelle, qui n 'écoute pas notre voix et qui se livre à l'excès et à l'ivrognerie" (Deut. 21:20). Mais l'adolescence est un passage, certes obligé, mais heureusement limité. Puis vient l'âge de l'indépendance. "J'ai dix-huit ans, je fais c'que j'veux !". "Ce peuple a un cœur indocile et rebelle, ils se révoltent et s'en vont" (Jérémie 5:23). La porte claque. Les voix s'élèvent. "Tant que tu seras sous notre toit...". Aïe ! Les mots qui blessent.

 

Le temps a passé, et papa est devenu grand-père ! Les cris à la maternité, le retour à la maison, et tout recommence... Le cycle de la vie se perpétue et les hommes passent sur la terre. Papa et maman ont vieilli, mais les paroles de son enfance lui reviennent, comme de vagues souvenirs. "La Bible ? Oh elle doit être quelque part... au grenier !". Il sent bon ce grenier. Il "sent l'enfance". Elle est là ! Elle y est depuis le jour où... c'était quand déjà ? Il voulait faire le tri dans sa chambre, les vieilles BD, les vieux trucs qu'il gardait, mais les copains venaient à la maison alors... Alors elle a été reléguée au grenier avec les autres "vieilleries". D'ailleurs, il ne l'avait pas beaucoup lue, mais ce jour-là, il avait besoin de se rassurer. Il se rappelait les paroles de son père, la façon dont il priait. "Papa, parle moi de Lui !". "Mon fils, écoute...". Mais ce n'était plus à un enfant, ni à un adolescent que le vieil homme s'adressait. C'était à un homme. Un homme qui venait de devenir père à son tour. Alors, le vieil homme prit la Bible des mains de son fils et l'ouvrit. Il parcourut les pages et s'arrêta dans le livre du prophète Ézéchiel au chapitre 2 et au verset 8 : "et toi, fils de l'homme, écoute ce que je vais te dire". Des souvenirs lui revinrent à la mémoire, comme lorsque, adolescent, il se révoltait intérieurement contre ces mots. Mais, ce jour-là, il était disposé à entendre. Il le voulait. Le père poursuivit sa lecture : "ne sois pas rebelle comme cette famille de rebelles. Ouvre ta bouche et mange ce que je te donnerai". Le jeune homme se souvint alors de ce texte qu'il avait lu autrefois et qui l'avait tant intrigué. Dans sa vision, le prophète devait manger le livre qui lui était présenté. Le père se mit alors à raconter à son fils ce que lui-même avait vécu un jour, alors qu'il était encore un jeune homme. 

 

"Mes parents m'avaient enseigné la Bible, et j'étais plutôt un bon "garçon". J'étais même assez fier de moi. Un jour, le Seigneur m'avait demandé quelque chose de difficile, je ne sais plus ce que c'était, mais c'était quelque chose qui, à mes yeux, était difficile. J'ai obéi. J'en était fier. Puis, en moi-même, je me suis dit : "dis-donc, tu vas quand même pas t'accorder un Certificat d'Obéissance !" Son fils sourit en entendant ces paroles dans la bouche de son père. Le père poursuivit : "qu'est-ce que j'avais dit là ! Oh mon Dieu ! Je connaissais bien ce passage d’Ézéchiel ! Et instantanément, j'ai "vu" une main dont la paume était ouverte et dans laquelle il y avait un rouleau de livre. La main a fait un léger mouvement sec et le rouleau s'est ouvert. Il s'est complètement déroulé. Il était écrit des deux côtés. Et sur ce rouleau de parchemin, étaient écrits tous mes actes de désobéissance. Il appuya sur le mot "tous". Et j'ai clairement, distinctement, entendu dans mon cœur une voix qui me disait : "Certificat de Dé-sobéissance !". J'étais confondu, honteux". Il ferma la Bible, regarda son fils ébahi et ajouta : "Je voulais que tu sache que moi aussi j'ai été un "fils" désobéissant envers mon Père, mon Père Céleste". Le jeune homme balbutia quelques mots : "Papa, je... ", mais son père mit sa main sur la sienne et lui dit : "je sais ! Mais c'est à moi de te demander pardon ! Si je m'étais repenti de tout ce que le Seigneur m'avait montré, cette Bible ne serait pas dans le grenier depuis si longtemps ! Elle serait restée avec toi". 

 

Les temps prophétiques parlent souvent d'Hier et de Demain, mais l'intimité avec le Père est toujours pour Aujourd'hui.

 

"Mon fils, écoute ma voix".

 

"Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre cœur comme lors de la révolte" (Hébr. 3:15). La rébellion contre l'autorité, qu'elle soit paternelle, parentale, ou divine, peut sembler offrir, pour un temps, un semblant de liberté. Mais ce sentiment éphémère cédera bien vite la place aux conséquences de cette rébellion qui, elles, ne disparaîtront pas aussi facilement. 

 

"Pères, n'irritez pas vos enfants de peur qu'ils ne se découragent, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur" (Colossiens 3:21 - Éphésiens 6:4).

 

"Dieu ramènera le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs pères" (Malachie 3:24). 

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